lundi 22 novembre 2010

Ōyama

Le mois de novembre a été plutôt calme jusque là. Il faut dire que je suis assez occupée par les premiers examens et la préparation du JLPT (une sorte de TOEFL pour le japonais). Mon amie Mélisande, avec qui j'étais à l'Université de Nagoya, est venue une semaine et nous avons fait un peu de shopping. J'aime bien la période de fin d'année au Japon, car on trouve des tas de choses pour le Nouvel An (qui est vraiment l'équivalent de Noël en France). De jolies cartes avec l'animal de l'année (2010 était l'année du tigre, 2011 sera l'année du lapin), ainsi que des tampons, des autocollants, etc. Je suis incapable de résister au rayon papeterie du Loft de Shibuya à cette période! Pour faire une visite culturelle, nous sommes allées au musée Edo-Tokyo. Il s'agit d'un musée sur l'histoire de la ville de Tokyo (anciennement appelée Edo) avec des maquettes, des reconstitutions grandeur nature et des objets anciens. C'est vraiment un beau musée. Il est immense, nous n'avons pas eu le temps de tout voir, il faudra que j'y retourne. Surtout que j'avais oublié mon appareil photo!

Et avant-hier, je suis allée avec Sophie et Blanche à Ōyama pour voir les momiji (feuilles d'érable rouges). J'en ai profité pour étrenner mon nouvel appareil photo. Nous avons pris un pass comme pour Enoshima. Pour 2140 yen (19€), nous avions l'aller-retour en train, différents trajets en bus et le train-câble dans la montagne inclus. Le trajet en train prend une heure de Tokyo (Shinjuku) à Isehara. Puis de la gare d'Isehara, il faut prendre un bus. Et c'est là que le drame est arrivé! Nous nous sommes trompées de bus et nous ne nous en sommes rendues compte que lorsque le bus nous a laissées en pleine nature.

Après avoir consulté la carte, il semblait possible d'atteindre le but de notre visite par un autre versant de la montagne en marchant 8km. Nous sommes donc parties à l'ascension du Mont Ōyama. Sur le chemin, nous croisions des gens qui redescendaient. Tout le monde nous regardait un peu bizarrement. Au bout d'une trentaine de minutes de marche, nous avons croisé un groupe de personnes âgées et ils ont commencé à nous parler et nous ont demandé si nous allions au onsen nous baigner (il était à une centaine de mètres). Quand nous leur avons fait part de notre intention d'aller au sommet, ils nous ont dit que c'était impossible car il était déjà 13h30 et que l'ascension prenait deux heures. Nous serions arrivées en haut à la nuit tombée et il y a.... des ours!!! Après réflexion, nous avons donc préféré redescendre, retourner à la gare en bus et prendre le bon bus cette fois. Nous avons sauté l'étape des chutes d'eau comme nous étions déjà un peu tard pour arriver en haut avant la nuit. Nous sommes allées directement au train-câble qui gravit la montagne en toute sécurité. Nous n'avons eu le temps de voir que le sanctuaire au sommet. Il y a aussi un temple à mi-montagne. C'était plutôt joli, même si les arbres n'étaient pas encore tous très rouges. Et puis c'est toujours tellement agréable de sortir de Tokyo. Il y avait un peu de monde car c'était la sortie conseillée pour ce weekend sur le site de la ligne de train qui vend les pass. Mais ça restait correct même si nous avons attendu un peu pour redescendre du sommet. Nous sommes arrivées juste avant la tombée de la nuit en haut. Une fois encore, j'ai cherché le Mont Fuji qu'il est possible de voir par temps clair, mais je suppose qu'il y avait trop de nuages. J'ai beau visiter des endroits d'où il est possible de l'apercevoir, je ne l'ai jamais vu! Apparemment il est possible de le voir en de rares occasions depuis les étages supérieurs de certains bâtiments de la fac. Je crois que ma prochaine balade aura pour destination l'un des lacs autour du Mont Fuji, comme ça je le verrai enfin! Il existe des pass, alors autant en profiter.

C'était donc une petite sortie bien sympathique, même si deux jours après, j'ai encore des courbatures.

Pour voir l'album photo complet, cliquez sur la photo ci-dessous:
Oyama

jeudi 4 novembre 2010

Homestay à Itakura

Me voici de retour de mes quatre jours de homestay!

Je suis donc partie vendredi après-midi à Itakura, une petite ville qui se situe dans le département de Gunma, au nord de Tokyo. L'endroit est connu pour ses rizières et ses cultures de concombres. C'est la campagne! Enfin, ce qui est un peu décevant avec la campagne proche des villes au Japon, c'est que ça reste un peu moche avec toujours les mêmes constructions (en moins haut) et les câbles électriques partout. Cela ne vaut pas une bonne campagne bretonne! Mais au moins, c'était différent de Tokyo.

Le trajet a été un peu casse-pieds. Le truc bien au Japon, c'est qu'il existe tout un tas de trains locaux qui passent à une fréquence relativement importante et qui ne coûtent presque rien (nous avons payé 800 yen, soit environ 7€ le trajet), mais en contre-partie, c'est long et il faut souvent changer plusieurs fois. Quand nous sommes arrivés, il a encore fallu marcher de la gare jusqu'au campus de la fac. En fait, Toyo possède quatre ou cinq campus dans différents endroits dans Tokyo et autour. C'est pour ça que le homestay se déroulait à Itakura.

On nous a emmenés dans une salle où se trouvaient les familles, ils ont fait un appel des noms et nous ont abandonnés directement aux familles. J'ai été assez soulagée en voyant la jeune femme chez qui j'allais aller. Il faut dire aussi que j'étais censée aller, à l'origine, chez un couple de mon âge, sans enfant, fumeurs et dont les motivations pour ce homestay me paraissent un peu étranges. Quand je les ai vus dans la salle, j'ai été terriblement soulagée d'avoir demandé à changer en prétextant une intolérance au tabac (réelle d'ailleurs). Au Japon, le mot Yankee décrirait le mieux ce couple. Le gars était en jogging, beuglait des "oye" à tout va. La fille avait de long cheveux décolorés, des ongles décorés d'une longueur impressionnante et une couche de 3cm de maquillage sur la figure. Je pense qu'un week-end avec eux aurait été douloureux. D'ailleurs, l'Américain qui est allé chez eux a fait la gueule pendant 3 jours et a refusé de nous en parler....

Je suis donc partie avec Yuri, la jeune femme de 34 ans qui m'accueillait, et son petit garçon de 4 ans, Kazuki. Nous sommes passés faire des courses pour mon petit déjeuner (j'ai apprécié le geste, j'ai du mal à manger un vrai repas au réveil) puis nous sommes allés chez ses parents qui nous hébergeaient pour le weekend. Les parents ont une soixantaine d'année. Le père a l'air de travailler encore comme salarié et la mère est femme au foyer même si elle a travaillé quelques années à mi-temps dans un restaurant. Elle cuisine très bien d'ailleurs, elle nous a fait des tempura le premier soir et des sashimi le deuxième.

Yuri parle couramment anglais, elle donne des cours dans une école privée. Mais ses parents ne parlent que japonais, donc ils ont été plutôt contents que je sois capable de tenir une conversation. J'ai été tout de suite à l'aise avec eux. Le petit garçon était très mignon, mais un peu timide avec moi. Il a l'air un peu solitaire apparemment. Il se passionne pour les super héros et passe son temps à imiter les héros de ses séries préférées.

Le deuxième jour, nous avions des activités organisées par la fac. Tout d'abord, une cérémonie du thé et une "leçon" sur le bouddhisme dans un temple. Le thé et le gâteau d'accompagnement étaient très bons. La "leçon" était plutôt dispensable à mon avis, surtout réalisée en anglais par un moine japonais à l'accent effroyable. Le midi, il y avait une Barbecue Party avec les familles, mais comme il pleuvait, cela s'est transformé en buffet dans une salle. Il y a eu des démonstrations de fabrication de mochi (pâte de riz) et de taiko (tambours japonais). Je n'aime pas trop le taiko car il y avait des cours sous mes fenêtres à Nagoya et plusieurs fois par semaine, ça a de quoi rendre fou!

L'après-midi, nous avons fait de la poterie japonaise et j'ai littéralement adoré. Mon premier essai était moyennement réussi, mais le vieux professeur de 83 ans est venu m'aider et mon énorme tasse informe s'est transformée en joli vase! J'ai recommencé et fait une tasse à thé japonaise plutôt réussie. Le prof a été très content de notre production et a décidé de réaliser une vraie peinture une fois les objets cuits. Il va ensuite les exposer avant de nous les envoyer à la fac. J'ai hâte de recevoir mon vase et ma tasse!

Le dimanche, comme un typhon était prévu, Yuri avait annulé une sortie à Hakone pour voir les feuilles d'automne (il était un peu tôt en plus). Finalement, le typhon a dévié. Mais nous sommes tout de même allées au cinéma voir Knight & Day avec Tom Cruise et Cameron Diaz. J'ai été agréablement surprise par ce film qui ne m'attirait pas tellement à la base. Ensuite, nous sommes allées dans un grand centre commercial, nous avons mangé des crêpes (à la japonaise, c'est hyper sucré) et je me suis acheté une super bouillotte, car les bouillottes japonaises sont géniales! Même après 24h, elles sont encore chaudes! La mienne a une enveloppe en forme de mouton en plus! Après cela, nous sommes rentrées avant de repartir pour un restaurant de shabushabu. Il s'agit de cuire des fines tranches de viande en les trempant dans l'eau bouillante. C'était très bon, mais j'ai trop mangé!

Le lundi, nous avions de nouveau des activités avec la fac. Avant cela, j'ai accompagné Yuri pour amener Kazuki au jardin d'enfants. C'était plutôt rigolo. Ils prennent la température des enfants à l'entrée et s'ils ont de la fièvre, ils les renvoient chez eux. Les parents doivent aussi amener un matelas pour la sieste. Je me suis quand même sentie un peu observée. Après cela, Yuri m'a déposée à l'école primaire où la fac avait organisé une rencontre avec des enfants. J'ai dû présenter succinctement la France, répondre aux questions des enfants et jouer à des jeux traditionnels japonais avec eux. Bon, ce sont les mêmes jeux que nous, le bilboquet, la toupie, etc. Ils avaient l'air de ne pas me croire quand je leur disais que ça existe en France aussi! Ensuite, nous avons mangé avec les enfants. Et là, c'est vraiment fou. Ils enfilent des sortes de combinaisons qui font très hôpital et certains enfants sont chargés de remplir des plateaux. Tout le monde mange dans la classe, même la maîtresse qui essayait péniblement de corriger ses copies dans le bruit. Ensuite, les enfants font le ménage complet de la classe!!! Et finalement, ils ont quinze minutes de récréation. J'ai pu jouer à la corde à sauter, ça faisait longtemps! Probablement depuis l'école primaire!

L'après-midi, nous sommes retournés sur le campus et nous avons dû exposer un par un devant tous les étudiants, le staff et les familles d'accueil ce que nous avons pensé du weekend. Je déteste franchement ce genre de chose, surtout que c'est chronométré, il FAUT parler trois minutes. Évidemment, tout le monde remercie tout le monde et blablabla. Après, il y a eu un petit pot d'au-revoir et nous sommes repartis pour Tokyo.

Globalement, c'était un bon week-end. Je suis contente d'y être allée. La famille était sympa et ça m'a donné l'occasion de côtoyer des enfants japonais. D'ailleurs, le lundi, un petit garçon d'une autre famille était littéralement fou de moi et il ne voulait plus me quitter. Il était adorable, même s'il aurait bien mérité quelques paires de baffes à courir partout, tout casser, taper les gens et hurler. Les gamins japonais ne se font pas beaucoup gronder j'ai l'impression...

En tout cas, je retournerai probablement dans la famille, ils m'ont réinvitée, peut-être pour le nouvel an.

L'album avec toutes les photos :
Home Stay à Itakura

samedi 23 octobre 2010

Enoshima & Kamakura

Samedi dernier, nous avons décidé de sortir un peu de Tokyo avec Sophie et nous sommes allées sur l'île d'Enoshima à côté de Kamakura. De Tokyo, cela prend à peu près 1h15 avec des trains locaux (au départ de Shinjuku). Le train nous a amenées à Katase-Enoshima et nous avons rejoint l'île en empruntant un pont de 600m.

Selon les guides, cette île est magnifique et à voir absolument. Honnêtement, comme souvent au Japon, j'ai trouvé que c'était très touristique sans se révéler exceptionnel non plus. Il y a quelques temples, une jolie vue sur la mer de certains endroits (si l'on oublie les horribles bâtiments qui parsèment la côte, une petite loi littoral ne serait pas de trop), une "plage" assez agréable où les gens viennent pêcher et d'où l'on peut, paraît-il, voir un beau coucher de soleil (nous ne sommes pas restées assez tard pour vérifier). On nous promettait aussi une vue du Mont Fuji, mais nous n'avons rien vu du tout comme à peu près chaque fois où je vais à un point d'observation! Au final, nous avons passé quelques heures agréables à nous épuiser dans les escaliers qui permettent de parcourir l'île et à paresser au bord de l'eau, mais c'est plus le contraste entre l'hyper urbanisme de Tokyo et le calme (relatif vu le nombre de visiteurs) d'Enoshima qui nous a fait apprécier la balade que l'île en elle-même.

Après quelques heures, nous avons décidé de profiter de notre Free Pass (pas free du tout en fait) qui nous permettait d'aller jusqu'à Kamakura sans repayer. Une fois encore, j'ai été un peu déçue. La ville en elle-même est agréable, avec des rues commerçantes sympa et pas mal de temples (certains assez anecdotiques tout de même). Mais dans mon esprit, Kamakura était une ville historique (capitale du shogounat du même nom) et je n'arrive pas à me départir de ma vision très européenne des villes historiques. Je m'attends toujours à trouver de vieux bâtiments, des traces de l'histoire. Et Kamakura reste une ville de province japonaise assez semblable aux autres. Je pense qu'il faudra que j'y retourne car nous n'avons pas eu le temps d'aller voir les plus gros temples, notamment celui où se trouve le Bouddha géant. Je pense que cela correspondra plus à mes attentes.

Le retour depuis Kamakura a été très long. Nous sommes tombées sur des trains très lents et avons dû changer plusieurs fois. Quand nous sommes enfin arrivées à Shinjuku pour reprendre le métro, celui-ci a été arrêté plus de trente-cinq minutes à cause d'un suicide. En tout, il nous aura fallu 3h30 pour faire une centaine de kilomètres à peine! Une fois rentrée, je me suis aperçue que j'avais attrapé de bons coups de soleil sur le visage, le cou et les bras! Je ne me méfie pas assez du soleil d'octobre. Il faut dire qu'il fait encore jusqu'à 24°c certains jours, même si cette semaine a été plutôt pluvieuse et fraîche (une visite à Muji pour une belle couverture commence à s'imposer!).

La semaine prochaine, je pars du vendredi au lundi à Itakura, dans le département de Gunma. C'est la campagne totale, il n'y a pas grand chose à part des cultures de riz et de concombre. Je vais faire un homestay. La première famille qui m'avait été assignée était un couple... de mon âge et fumeur. Du coup, j'ai un peu protesté car je fais ce homestay pour rencontrer une famille, pas me faire de nouveaux amis. Finalement, je vais avec une autre étudiante (une amie chinoise de ma colocataire) dans une famille avec deux petits garçons de 5 et 8 ans (et un chat). Nous sommes censés avoir des activités organisées par la fac la journée (un des campus de Toyo se trouve à Itakura), comme cérémonie du thé, poterie (j'espère que l'on pourra faire sa propre tasse ou un truc du genre) et visite d'une école primaire avec des activités avec les enfants (présenter son pays, etc.).

Voilà donc les dernières nouvelles! L'album photo complet sur notre escapade se trouve ci-dessous :
Enoshima & Kamakura

mercredi 13 octobre 2010

Some things & others

Voici déjà trois nouvelles semaines de passées!

Depuis, j'ai passé les tests de placement pour les cours de japonais et il s'est avéré que mon niveau était déjà au-dessus de la plus haute classe pour les étudiants étrangers. Du coup, j'ai dû m'inscrire à des cours avancés destinés à des étudiants chinois et coréens qui ont passé le concours de la fac et suivent le cursus normal, mais ont besoin de cours complémentaires pour avoir le même niveau que les Japonais. C'est dur sans l'être. Ce qui est difficile, c'est d'être la seule Occidentale dans chaque cours, ce qui fait que je me sens un peu isolée. En plus, les Chinois, sans être forcément meilleurs que moi, sont souvent là depuis deux ou trois ans, donc ils sont plus à l'aise à l'oral et ils ont l'habitude d'écrire les idéogrammes. Même si ce ne sont pas exactement les mêmes en chinois et en japonais, c'est un peu comme lire de l'espagnol pour nous. Je me sens donc souvent à côté de la plaque. Il faut aussi dire que les cours ne sont globalement pas passionnants. On fait des exercices de grammaire, de la lecture, etc... Souvent ça va vite, on survole tout. Le seul point positif, c'est que je me force à apprendre des listes de vocabulaire, c'est à peu près tout. Parce que le sens profond d'un texte de manuel visant à savoir si c'est mieux de s'acheter un téléphone portable basique ou un smartphone... Ces textes sont censés être durs, mais ils restent destinés à des étrangers. A côté de ça, j'ai passé toute l'année dernière à traduire des pièces de kyōgen (théâtre comique japonais du moyen-âge) du japonais ancien au japonais moderne et aussi en français. Traductions que je devais accompagner de commentaires de quinze pages. Ici, si on me demande mon avis, je peux répondre la première banalité qui me passe par la tête et tout le monde est content...

Le pire reste à mon avis le seul cours en anglais que j'ai pris pour pouvoir être avec Sophie, l'autre Française, et aussi pour avoir un cours avec des Japonais. Déjà, ils mixent les 1res, 2e, 3e et 4e années. Je n'ai jamais vu un cours en France qui pourrait être pris indifféremment par toutes les années de licence. Deuxièmement, la majorité des étudiants japonais de ce cours sont inscrits dans les départements de littérature anglaise et english communication. Bilan, les 3/4 sont incapables de faire une phrase en anglais et pire, ils ne veulent pas parler. Comme le prof, un Américain, a depuis bien longtemps renoncé à l'idée de faire un vrai cours, il nous répartit en groupes de 5 ou 6 personnes à chaque cours (moitié étrangers, moitié japonais) et nous indique de quoi nous devons parler en changeant de questions toutes les dix minutes. En général, il donne des textes en anglais à lire à la maison et nous devons les commenter. Les Japonais dépassent rarement le premier paragraphe. La semaine dernière il s'agissait de textes écrits par une Américano-Japonaise depuis les camps d'internement américains durant la seconde guerre mondiale. Et c'est comme ça que j'ai le bonheur de découvrir chaque semaine l'ignorance totale des Japonais vis-à-vis de leur histoire et leur manque d'opinion. Même moi qui ne suis ni américaine, ni japonaise, j'avais déjà entendu parler de l'internement et de l'expulsion des Japonais et Américano-Japonais durant la guerre. Bref, en fait, les étudiants étrangers sont là pour animer le cours et faire parler les Japonais en anglais. Ce n'est pas un cours, c'est de la garderie.

Laissons la fac de côté et parlons nourriture! Lundi soir, j'ai fait une soirée crêpe chez moi avec Sophie et Blanche, et nous avons invité quelques étudiants étrangers et quelques Japonais. Ce fut plutôt une réussite même si au bout de 2h, la poêle du 100 yen shop était tellement hors d'usage que les dernières crêpes ne ressemblaient plus à rien. Au moins, comme tout le monde a amené à boire (jus de fruits, thé glacé, etc.), des confitures et du nutella, j'ai de quoi faire pour plusieurs semaines! En fait, comme beaucoup de nos amis japonais ont des petits jobs le week-end, nous avons créé les Monday Nights. Tous les lundis soirs, nous organisons quelque chose. Pour l'instant, nous sommes allés à l'izakaya (sorte de bar japonais où l'on peut manger plein de petits plats), au karaoké et il y a eu la soirée crêpes. Lundi prochain, ce sera yakiniku (barbecue coréen) et la semaine suivante, tout le monde revient chez moi et les Japonais vont préparer des okonomiyaki (sorte d'omelettes fourrées).

Sinon, j'ai enfin trouvé quelques kitkat aromatisés, mais rien de folichon. Ceux au coca et au citron pétillant sont ignobles. Ceux au chocolat noir plutôt bons même si très basiques. J'irai sans doute à la gare de Tokyo investir dans une boite de kitkat régional. J'essayerai sans doute ceux à la patate douce. J'ai déjà testé en cookies et c'est bon. Ceux à a sauce au soja me tentent beaucoup moins!

Ah et aujourd'hui, j'ai reçu un colissimo de Bretagne! Enfin de vrais biscuits et du vrai chocolat!! Parce qu'ici, à part des trucs au goût de cacao, ils n'ont pas de chocolat digne de ce nom. Et les tisanes bio refroidissement ont été bien appréciées car j'ai attrapé un gros rhume. Il faut dire qu'il peut faire 26°c un jour et 16°c le lendemain avec des trombes d'eau. Mais la fenêtre de ma chambre qui fermait mal a enfin été réparée, donc plus de courants d'air!

Ce week-end, si mon rhume n'empire pas, j'irai peut-être à Enoshima avec Sophie. C'est une petite île à 80km de Tokyo. Ça a l'air joli. J'ai besoin de voir un peu autre chose que des buildings.

jeudi 23 septembre 2010

Busy life in Tokyo

Déjà dix jours depuis mon premier poste, le temps passe vite! Il faut dire que je fais plein de choses, même si en même temps, il ne s'agit de rien de très passionnant à raconter.

Je vais quand même essayer de reprendre le fil là où je l'ai laissé. Le lendemain de mon dernier message, Blanche, qui est en cours avec moi en France et qui est cette année à l'université Waseda, est passée me voir et comme mes pieds allaient mieux, nous sommes allées à Shibuya avec Sophie. J'ai évidement faits quelques achats plus ou moins utiles (une boite à bento avec des pandas, du papier à lettres, de petites pochettes à documents) et j'ai retrouvé avec plaisir quelques une de mes boutiques préférées.

Les jours suivants ont été consacrés à de longues et barbantes réunions d'orientation (les Japonais m'impressionneront toujours par leur capacité à étirer sur 3h ce qui pourrait être expliqué en 30 minutes), à la visite du campus (qui tient plus d'un mini quartier d'affaires avec ses buildings à 20 étages), etc. Nous avons rencontré nos Language Exchange Partners (= LEP, il y en a cinq par étudiant étranger!) avec qui nous avons passé un après-midi. Pour l'instant, je n'ai vu que deux des miens, deux filles plutôt sympa qui se sont extasiées sur ma beauté (sic!) et mon niveau de japonais (re-sic!). Cela fait toujours plaisir. D'ailleurs certaines autres LEP étaient jalouses de ne pas m'avoir, elles sont venues me le dire. Normalement, j'ai encore une LEP fille et deux LEP garçons. J'ai parlé avec l'un des garçons sur Facebook. Je devrais les rencontrer demain, nous avons une Welcome Party avec tous les LEP normalement (soit quand même plus de 150 étudiants japonais s'ils viennent tous).

J'ai aussi rencontré mon advisor qui a l'air beaucoup plus sympa que celui de Nagoya qui avait juste oublié que j'existais dès mon arrivée. Celui-ci m'a dit qu'il m'inviterait à manger avec ses étudiants de graduate school. Et puis, il était super content que je parle japonais. Par contre, sa femme semble parler couramment français, elle a passé 4 ans au conservatoire à Paris si j'ai bien compris. Il m'a laissé prendre les cours que je voulais, c'est-à-dire les 15h de cours de japonais obligatoires tous les matins et deux autres cours le mardi et vendredi après-midi. Pour l'un, il s'agit d'un cours de culture comparée entre Amérique et Japon et ça porte sur les populations indigènes, Ainu pour le Japon, Indiens pour l'Amérique. L'autre cours est sur le journalisme, la littérature et l'art au Japon. Les deux cours sont en anglais, mais destinés aussi aux étudiants japonais. Tout cela me laisse du temps pour travailler ma thèse. Au deuxième semestre, j'essayerai de prendre les cours japonais normaux, mais là c'était un peu compliqué car c'est en fait le deuxième semestre au Japon et beaucoup de cours étant annuels, ce serait étrange de les prendre en cours de route. Ah, et j'ai reçu un super sac Moomins, car ce sont les mascottes de Toyo! La grande classe!

Voilà à peu près les dernières nouvelles. Demain, lundi et mardi, nous avons des tests de niveau en japonais. Demain soir et samedi midi, deux Welcome Parties. L'une avec les étudiants japonais, l'autre avec les membres du staff de l'International Programs Office et certains advisors (et sans doute encore des étudiants).

Sinon, à part explorer les recoins de Tokyo, mon grand plaisir ici est de manger. D'une part, je retrouve tous les produits japonais que j'aimais, de l'autre, je traque les produits français qui me manquent déjà. Hier, j'ai investi dans un petit pot de confiture à la fraise Bonne Maman et dans un paquet de thé en vrac Twinings orange pekoe. Trouver ce thé ne fut pas une mince affaire, je trouvais des boites à plus de 14€ les 200g!! J'ai aussi vu un Caprice des Dieux à 12€. Je vous aurais bien pris ça en photo, mais il y avait du monde dans le magasin! Je me régale par contre avec toutes les boissons Starbucks and co que l'on trouve au conbini. Le café Caramel Custard a pour l'instant ma préférence, mais j'ai trouvé un truc Marron Latte qui attend sagement dans mon frigo, je sens que ça va être grandiose! Comme il y a un conbini juste de l'autre côté de la rue, j'avoue que je trouve plus souvent le courage de traverser prendre un bento tout prêt plutôt que de cuisiner un repas (cela ne revient pas vraiment à plus cher ici). Faire les courses à Tokyo est un peu casse-pieds car il faut aller dans plusieurs magasins pour tout trouver et au meilleur prix. En général, il faut commencer par le 99 yen shop à dix minutes à pieds pour avoir les produits de première nécessité puis marcher encore un peu jusqu'au petit supermarché dont le nom m'échappe pour trouver le superflu. J'ai enfin retrouvé mes tisanes Lipton adorées. Enfin, seulement la Relax Night, ils ne font plus la Summer Morning, snif.

Ah et aujourd'hui, il a plu et la chaleur est tombée, de 31°c hier à 23°c à peu près. Et demain, ils prévoient à peine 18°c, quel bonheur! Même si cela va remonter autour de 26°c après. Je voudrais un peu d'automne!!! Enfin c'était déjà bien agréable de se boire un bon Caramel Macciato en regardant la pluie tomber! J'ai même eu assez froid pour mettre mes chaussons!

Oh, et je me suis acheté un téléphone portable! J'enverrai l'adresse email attachée et le numéro à ceux qui le désirent! J'ai pris un prepaid phone, dans le genre mobicarte. Même si j'ai dû payer 6900 yen à peu près pour le téléphone, ça fait toujours moins cher que les 2900 yen de mise en service et 9900 yen de frais de résiliation de contrat à la fin de l'année. J'ai pris une première carte de 3000 yen et elle est valable deux mois. Comme les emails sont illimités et que je n'appelle presque pas, je pense que je peux espérer tenir deux mois avec ce qui me reviendrait à 1500 yen par mois (environ 13,5€). Ça fera moins cher que l'abonnement que j'avais à Nagoya qui m'est parfois revenu à 7000 yen par mois sans que je sache très bien pourquoi (il ne s'agit pas de réels forfaits, on paye des frais de ligne + des frais de communication + des frais pour internet et mails, etc...).

Et pour finir, je viens de me faire livrer (oui, à 21h45, un jour férié de surcroit!) ma nouvelle lampe de chevet. Elle commençait à me faire cruellement défaut, car si je voulais lire dans mon lit, il fallait que je me relève pour aller éteindre à l'autre bout de la chambre. Pas très pratique. On voit bien que les gens qui ont meublé les appartements ne vivent pas dedans, il manque quelques trucs essentiels. Je me suis aussi acheté un super fer à repasser rose. Il semble bien que le rose soit la couleur de l'année! Ah, et j'ai essayé de décorer un peu la chambre, même si les splendides murs en béton rendent un peu difficile toute tentative artistique! Je vous mets quelques photos que vous puissiez admirer quand même! Vous pourrez ainsi découvrir ma superbe installation pour faire sécher le linge! Pour une fois, mon concrete wall et les crochets qui y sont vissés s'avèrent bien utiles! (Je rappelle qu'il est possible d'agrandir toutes les photos de ce poste en cliquant sur chacunes d'entre elles!)


Voilà, je pense m'être un peu rattrapé avec ce long message!

lundi 13 septembre 2010

Première semaine à Tokyo!

Il commence à être grand temps de lancer officiellement ce blog six jours après mon arrivée!!

Reprenons depuis le début. Le voyage s'est très bien passé et je ne l'ai même pas trouvé si long cette fois (l'habitude?). Je n'ai regardé que deux films (Shreck 4 et un navet sentimentalo-dramatique avec l'actrice de Hannah Montana!) et pas mal bouquiné. Arrivée à l'aéroport, les choses compliquées ont commencé. Il s'est passé 1h15 entre l'atterrissage et le moment où j'ai enfin pu passer la douane. J'étais inquiète avec mon grand nombre de bagages, mais que ce soit à Francfort ou à Tokyo, personne ne m'a embêtée. La valise parfaitement calibrée à 20kg a dû faire oublier les trois sacs de cabine!

Une fois tous mes bagages récupérés, j'ai passé un coup de fil à Toyo pour les prévenir de mon arrivée, puis je me suis dirigée vers la gare. J'ai rechargé ma carte de métro/train qui marchait toujours et j'ai pris le Limited Express qui, comme son nom ne l'indique pas, est le train le plus lent pour rejoindre le centre, mais aussi le moins cher (1000 yen au lieu de 2400 yen pour le skyliner, soit 9,4€ au lieu de 22,5€). Arrivée à la gare de Nippori, je ne me trouvais plus qu'à 2km de la résidence. Ecrasée par la chaleur et la fatigue (et par le poids de mes sacs), j'ai décidé de prendre un taxi au lieu de prendre encore un train et un métro. Malgré l'adresse exacte, un GPS et un plan, le chauffeur s'est perdu et c'est moi qui ait dû lui faire remarquer que la route n'était pas la bonne et l'aider à retrouver son chemin. Je suis finalement arrivée à bon port vers 11h du matin, soit près de 4h après mon atterrissage. Le manager de la résidence m'a accueillie, m'a expliqué comment tout fonctionnait et m'a accompagnée à mon appartement. Après un petit aller-retour à l'office pour avoir le câble internet, me voilà enfin seule dans mon nouveau chez moi.

L'appartement est grand, neuf, plutôt bien agencé. Tout pourrait être parfait si les murs des chambres n'étaient pas laissés pour moitié à l'état brut (un magnifique béton gris), si la salle de bain n'était pas juste un bac de douche géant avec une porte transparente à peine fumée (oui, oui) et si l'unique balcon de l'appartement n'était pas dans la chambre de ma colocataire (casse-pieds pour faire sécher le linge).

En parlant de ma colocataire, j'ai été un peu dépitée d'apprendre qu'elle était chinoise vu mes mauvaises expériences en guest house et à la résidence à Nagoya. Au bout de six jours, je peux dire que ce ne sera pas ma grande copine. Nous n'avons strictement rien à nous dire, elle parle toute la journée sur skype avec ses copines chinoises, elle peut passer 1h à frotter le sol avec un chiffon humide (Et elle veut que je le fasse... Le balai brosse c'est bien aussi!), mais ne voit l'utilité de laver les toilettes et la salle de bain (sympa le scalp sur le sol après chacune de ses douches... Et quand elle m'a dit que ça suffisait d'essuyer le sol avec une serviette après chaque douche...). Je ne sais pas si elle de grands centres d'intérêts dans la vie, mais ses seules sorties sont le 99 yen shop pour acheter à manger et aujourd'hui (enfin), une grande sortie à Akihabara pour s'acheter... Un adaptateur de prise pour son ordinateur (elle va enfin arrêter de skyper dans le salon du matin au soir!)... Bref... Je suis un peu verte parce qu'il y a une tonne de filles sympathiques avec qui j'aurais bien aimé partager l'appart, mais elle, je sens que moins je la verrai mieux je me porterai. Du coup, je sors pas mal avec les autres ce qui a l'air de lui déplaire (si je vais rejoindre les Américains dans le lobby le soir, j'ai le droit à un "Tu vas où? Tu sors ENCORE?".... En plus, elle parle à peine anglais donc nous parlons en japonais et des fois elle a un accent incompréhensible. Et elle est arrivée avec son père qui ne la laissait pas en placer une et qui a voulu me forcer à manger avec eux alors que j'avais déjà rendez-vous avec des gens. J'ai été un peu étonnée d'apprendre qu'elle avait aussi 25 ans...

Bref, à part elle, la plupart des gens sont hyper sympas. Je passe pas mal de temps avec un groupe d'Américains (et un Irlandais aussi). Pour certains, nous nous parlions déjà depuis plusieurs mois sur facebook, donc ça a pas mal aidé pour créer des liens rapidement. Et avant-hier, j'ai rencontré Sophie, l'autre Française qui vient de l'IEP de Strasbourg. Même si j'adore pouvoir parler anglais et japonais toute la journée, j'avoue qu'avoir quelqu'un qui vient du même endroit que moi, ça fait aussi du bien. Elle ne parle pas du tout japonais en plus donc elle est bien contente que je sois là aussi. Et elle s'entend bien avec les Américains aussi, donc on l'a tout de suite intégrée à notre groupe. Il y a apparemment une autre Française (ou Belge) que je n'ai pas encore rencontrée.

Mes premiers jours ont été très actifs. J'ai pas mal piloté ceux qui ne parlaient pas japonais et n'étaient jamais venus. Expédition à Akihabara sous un typhon (Pour un premier jour, c'était quelque chose! Le reste du temps, il fait malheureusement très chaud!) pour trouver des adaptateurs de prise, restaurant de tonkatsu et bar du coin le mercredi (Bar dans lequel nous avons payé pas loin de 12€ la bière, car on nous a fait payer 5€ par personne pour la table, plus 1€ pour les verres d'eau... A mon avis, c'est une taxe spéciale étrangers, je n'avais jamais vu ça!!!), enregistrement à la mairie, restaurant de raamen et Harajuku pour son grand 100 yen shop le jeudi, rendez-vous avec mes amis de Strasbourg, Blanche et Takami, à Shinjuku puis promenade nocturne dans les parcs du quartier avec les Américains le vendredi, petit matsuri du quartier (festival) et Shibuya le samedi.

Depuis samedi, je suis au repos forcée, car qui dit promenade nocturne dit moustiques et j'ai récolté plus d'une centaine de piqûres sur tout le corps, localisées à 75% sur les pieds. Je ne peux plus mettre de chaussures sous peine de démangeaisons insoutenables. Mes pieds ressemblent aussi à des jambonneaux tellement ils sont gonflés. J'espère un retour à la normale d'ici un jour ou deux. Dans mon malheur, j'ai eu de la chance, un des Américains a attrapé une bactérie à cause d'une piqûre de moustiques et il a fini à l'hôpital avec 40 de fièvre!!!

Voilà, j'espère être vite opérationnelle de nouveau, car je suis totalement frustrée de ne même pas pouvoir aller au 100 yen et 99 yen shop à 10 minutes à peine. Tous les étudiants de la résidence y font des visites quasi quotidiennes, je crois que les vendeurs ne vont pas s'en remettre de sitôt! Tout comme le conbini 7/11 qui se trouve juste en face de la résidence. C'est une tentation constante et j'ai encore craqué aujourd'hui : je suis allée descendre la poubelle et je suis remontée avec un Melon Pan!!!

Pour finir, vous trouverez les photos de ma première semaine dans l'album picassa ci-dessous. En vrac : A-380, International House, achats divers au 100 yen shop en franponais, pieds martyrisés par les moustiques, un peu de matsuri....(Cliquez sur l'image de l'avion pour afficher l'album en grand et en entier!)

Japan - September 2010