samedi 23 octobre 2010

Enoshima & Kamakura

Samedi dernier, nous avons décidé de sortir un peu de Tokyo avec Sophie et nous sommes allées sur l'île d'Enoshima à côté de Kamakura. De Tokyo, cela prend à peu près 1h15 avec des trains locaux (au départ de Shinjuku). Le train nous a amenées à Katase-Enoshima et nous avons rejoint l'île en empruntant un pont de 600m.

Selon les guides, cette île est magnifique et à voir absolument. Honnêtement, comme souvent au Japon, j'ai trouvé que c'était très touristique sans se révéler exceptionnel non plus. Il y a quelques temples, une jolie vue sur la mer de certains endroits (si l'on oublie les horribles bâtiments qui parsèment la côte, une petite loi littoral ne serait pas de trop), une "plage" assez agréable où les gens viennent pêcher et d'où l'on peut, paraît-il, voir un beau coucher de soleil (nous ne sommes pas restées assez tard pour vérifier). On nous promettait aussi une vue du Mont Fuji, mais nous n'avons rien vu du tout comme à peu près chaque fois où je vais à un point d'observation! Au final, nous avons passé quelques heures agréables à nous épuiser dans les escaliers qui permettent de parcourir l'île et à paresser au bord de l'eau, mais c'est plus le contraste entre l'hyper urbanisme de Tokyo et le calme (relatif vu le nombre de visiteurs) d'Enoshima qui nous a fait apprécier la balade que l'île en elle-même.

Après quelques heures, nous avons décidé de profiter de notre Free Pass (pas free du tout en fait) qui nous permettait d'aller jusqu'à Kamakura sans repayer. Une fois encore, j'ai été un peu déçue. La ville en elle-même est agréable, avec des rues commerçantes sympa et pas mal de temples (certains assez anecdotiques tout de même). Mais dans mon esprit, Kamakura était une ville historique (capitale du shogounat du même nom) et je n'arrive pas à me départir de ma vision très européenne des villes historiques. Je m'attends toujours à trouver de vieux bâtiments, des traces de l'histoire. Et Kamakura reste une ville de province japonaise assez semblable aux autres. Je pense qu'il faudra que j'y retourne car nous n'avons pas eu le temps d'aller voir les plus gros temples, notamment celui où se trouve le Bouddha géant. Je pense que cela correspondra plus à mes attentes.

Le retour depuis Kamakura a été très long. Nous sommes tombées sur des trains très lents et avons dû changer plusieurs fois. Quand nous sommes enfin arrivées à Shinjuku pour reprendre le métro, celui-ci a été arrêté plus de trente-cinq minutes à cause d'un suicide. En tout, il nous aura fallu 3h30 pour faire une centaine de kilomètres à peine! Une fois rentrée, je me suis aperçue que j'avais attrapé de bons coups de soleil sur le visage, le cou et les bras! Je ne me méfie pas assez du soleil d'octobre. Il faut dire qu'il fait encore jusqu'à 24°c certains jours, même si cette semaine a été plutôt pluvieuse et fraîche (une visite à Muji pour une belle couverture commence à s'imposer!).

La semaine prochaine, je pars du vendredi au lundi à Itakura, dans le département de Gunma. C'est la campagne totale, il n'y a pas grand chose à part des cultures de riz et de concombre. Je vais faire un homestay. La première famille qui m'avait été assignée était un couple... de mon âge et fumeur. Du coup, j'ai un peu protesté car je fais ce homestay pour rencontrer une famille, pas me faire de nouveaux amis. Finalement, je vais avec une autre étudiante (une amie chinoise de ma colocataire) dans une famille avec deux petits garçons de 5 et 8 ans (et un chat). Nous sommes censés avoir des activités organisées par la fac la journée (un des campus de Toyo se trouve à Itakura), comme cérémonie du thé, poterie (j'espère que l'on pourra faire sa propre tasse ou un truc du genre) et visite d'une école primaire avec des activités avec les enfants (présenter son pays, etc.).

Voilà donc les dernières nouvelles! L'album photo complet sur notre escapade se trouve ci-dessous :
Enoshima & Kamakura

mercredi 13 octobre 2010

Some things & others

Voici déjà trois nouvelles semaines de passées!

Depuis, j'ai passé les tests de placement pour les cours de japonais et il s'est avéré que mon niveau était déjà au-dessus de la plus haute classe pour les étudiants étrangers. Du coup, j'ai dû m'inscrire à des cours avancés destinés à des étudiants chinois et coréens qui ont passé le concours de la fac et suivent le cursus normal, mais ont besoin de cours complémentaires pour avoir le même niveau que les Japonais. C'est dur sans l'être. Ce qui est difficile, c'est d'être la seule Occidentale dans chaque cours, ce qui fait que je me sens un peu isolée. En plus, les Chinois, sans être forcément meilleurs que moi, sont souvent là depuis deux ou trois ans, donc ils sont plus à l'aise à l'oral et ils ont l'habitude d'écrire les idéogrammes. Même si ce ne sont pas exactement les mêmes en chinois et en japonais, c'est un peu comme lire de l'espagnol pour nous. Je me sens donc souvent à côté de la plaque. Il faut aussi dire que les cours ne sont globalement pas passionnants. On fait des exercices de grammaire, de la lecture, etc... Souvent ça va vite, on survole tout. Le seul point positif, c'est que je me force à apprendre des listes de vocabulaire, c'est à peu près tout. Parce que le sens profond d'un texte de manuel visant à savoir si c'est mieux de s'acheter un téléphone portable basique ou un smartphone... Ces textes sont censés être durs, mais ils restent destinés à des étrangers. A côté de ça, j'ai passé toute l'année dernière à traduire des pièces de kyōgen (théâtre comique japonais du moyen-âge) du japonais ancien au japonais moderne et aussi en français. Traductions que je devais accompagner de commentaires de quinze pages. Ici, si on me demande mon avis, je peux répondre la première banalité qui me passe par la tête et tout le monde est content...

Le pire reste à mon avis le seul cours en anglais que j'ai pris pour pouvoir être avec Sophie, l'autre Française, et aussi pour avoir un cours avec des Japonais. Déjà, ils mixent les 1res, 2e, 3e et 4e années. Je n'ai jamais vu un cours en France qui pourrait être pris indifféremment par toutes les années de licence. Deuxièmement, la majorité des étudiants japonais de ce cours sont inscrits dans les départements de littérature anglaise et english communication. Bilan, les 3/4 sont incapables de faire une phrase en anglais et pire, ils ne veulent pas parler. Comme le prof, un Américain, a depuis bien longtemps renoncé à l'idée de faire un vrai cours, il nous répartit en groupes de 5 ou 6 personnes à chaque cours (moitié étrangers, moitié japonais) et nous indique de quoi nous devons parler en changeant de questions toutes les dix minutes. En général, il donne des textes en anglais à lire à la maison et nous devons les commenter. Les Japonais dépassent rarement le premier paragraphe. La semaine dernière il s'agissait de textes écrits par une Américano-Japonaise depuis les camps d'internement américains durant la seconde guerre mondiale. Et c'est comme ça que j'ai le bonheur de découvrir chaque semaine l'ignorance totale des Japonais vis-à-vis de leur histoire et leur manque d'opinion. Même moi qui ne suis ni américaine, ni japonaise, j'avais déjà entendu parler de l'internement et de l'expulsion des Japonais et Américano-Japonais durant la guerre. Bref, en fait, les étudiants étrangers sont là pour animer le cours et faire parler les Japonais en anglais. Ce n'est pas un cours, c'est de la garderie.

Laissons la fac de côté et parlons nourriture! Lundi soir, j'ai fait une soirée crêpe chez moi avec Sophie et Blanche, et nous avons invité quelques étudiants étrangers et quelques Japonais. Ce fut plutôt une réussite même si au bout de 2h, la poêle du 100 yen shop était tellement hors d'usage que les dernières crêpes ne ressemblaient plus à rien. Au moins, comme tout le monde a amené à boire (jus de fruits, thé glacé, etc.), des confitures et du nutella, j'ai de quoi faire pour plusieurs semaines! En fait, comme beaucoup de nos amis japonais ont des petits jobs le week-end, nous avons créé les Monday Nights. Tous les lundis soirs, nous organisons quelque chose. Pour l'instant, nous sommes allés à l'izakaya (sorte de bar japonais où l'on peut manger plein de petits plats), au karaoké et il y a eu la soirée crêpes. Lundi prochain, ce sera yakiniku (barbecue coréen) et la semaine suivante, tout le monde revient chez moi et les Japonais vont préparer des okonomiyaki (sorte d'omelettes fourrées).

Sinon, j'ai enfin trouvé quelques kitkat aromatisés, mais rien de folichon. Ceux au coca et au citron pétillant sont ignobles. Ceux au chocolat noir plutôt bons même si très basiques. J'irai sans doute à la gare de Tokyo investir dans une boite de kitkat régional. J'essayerai sans doute ceux à la patate douce. J'ai déjà testé en cookies et c'est bon. Ceux à a sauce au soja me tentent beaucoup moins!

Ah et aujourd'hui, j'ai reçu un colissimo de Bretagne! Enfin de vrais biscuits et du vrai chocolat!! Parce qu'ici, à part des trucs au goût de cacao, ils n'ont pas de chocolat digne de ce nom. Et les tisanes bio refroidissement ont été bien appréciées car j'ai attrapé un gros rhume. Il faut dire qu'il peut faire 26°c un jour et 16°c le lendemain avec des trombes d'eau. Mais la fenêtre de ma chambre qui fermait mal a enfin été réparée, donc plus de courants d'air!

Ce week-end, si mon rhume n'empire pas, j'irai peut-être à Enoshima avec Sophie. C'est une petite île à 80km de Tokyo. Ça a l'air joli. J'ai besoin de voir un peu autre chose que des buildings.