lundi 22 novembre 2010

Ōyama

Le mois de novembre a été plutôt calme jusque là. Il faut dire que je suis assez occupée par les premiers examens et la préparation du JLPT (une sorte de TOEFL pour le japonais). Mon amie Mélisande, avec qui j'étais à l'Université de Nagoya, est venue une semaine et nous avons fait un peu de shopping. J'aime bien la période de fin d'année au Japon, car on trouve des tas de choses pour le Nouvel An (qui est vraiment l'équivalent de Noël en France). De jolies cartes avec l'animal de l'année (2010 était l'année du tigre, 2011 sera l'année du lapin), ainsi que des tampons, des autocollants, etc. Je suis incapable de résister au rayon papeterie du Loft de Shibuya à cette période! Pour faire une visite culturelle, nous sommes allées au musée Edo-Tokyo. Il s'agit d'un musée sur l'histoire de la ville de Tokyo (anciennement appelée Edo) avec des maquettes, des reconstitutions grandeur nature et des objets anciens. C'est vraiment un beau musée. Il est immense, nous n'avons pas eu le temps de tout voir, il faudra que j'y retourne. Surtout que j'avais oublié mon appareil photo!

Et avant-hier, je suis allée avec Sophie et Blanche à Ōyama pour voir les momiji (feuilles d'érable rouges). J'en ai profité pour étrenner mon nouvel appareil photo. Nous avons pris un pass comme pour Enoshima. Pour 2140 yen (19€), nous avions l'aller-retour en train, différents trajets en bus et le train-câble dans la montagne inclus. Le trajet en train prend une heure de Tokyo (Shinjuku) à Isehara. Puis de la gare d'Isehara, il faut prendre un bus. Et c'est là que le drame est arrivé! Nous nous sommes trompées de bus et nous ne nous en sommes rendues compte que lorsque le bus nous a laissées en pleine nature.

Après avoir consulté la carte, il semblait possible d'atteindre le but de notre visite par un autre versant de la montagne en marchant 8km. Nous sommes donc parties à l'ascension du Mont Ōyama. Sur le chemin, nous croisions des gens qui redescendaient. Tout le monde nous regardait un peu bizarrement. Au bout d'une trentaine de minutes de marche, nous avons croisé un groupe de personnes âgées et ils ont commencé à nous parler et nous ont demandé si nous allions au onsen nous baigner (il était à une centaine de mètres). Quand nous leur avons fait part de notre intention d'aller au sommet, ils nous ont dit que c'était impossible car il était déjà 13h30 et que l'ascension prenait deux heures. Nous serions arrivées en haut à la nuit tombée et il y a.... des ours!!! Après réflexion, nous avons donc préféré redescendre, retourner à la gare en bus et prendre le bon bus cette fois. Nous avons sauté l'étape des chutes d'eau comme nous étions déjà un peu tard pour arriver en haut avant la nuit. Nous sommes allées directement au train-câble qui gravit la montagne en toute sécurité. Nous n'avons eu le temps de voir que le sanctuaire au sommet. Il y a aussi un temple à mi-montagne. C'était plutôt joli, même si les arbres n'étaient pas encore tous très rouges. Et puis c'est toujours tellement agréable de sortir de Tokyo. Il y avait un peu de monde car c'était la sortie conseillée pour ce weekend sur le site de la ligne de train qui vend les pass. Mais ça restait correct même si nous avons attendu un peu pour redescendre du sommet. Nous sommes arrivées juste avant la tombée de la nuit en haut. Une fois encore, j'ai cherché le Mont Fuji qu'il est possible de voir par temps clair, mais je suppose qu'il y avait trop de nuages. J'ai beau visiter des endroits d'où il est possible de l'apercevoir, je ne l'ai jamais vu! Apparemment il est possible de le voir en de rares occasions depuis les étages supérieurs de certains bâtiments de la fac. Je crois que ma prochaine balade aura pour destination l'un des lacs autour du Mont Fuji, comme ça je le verrai enfin! Il existe des pass, alors autant en profiter.

C'était donc une petite sortie bien sympathique, même si deux jours après, j'ai encore des courbatures.

Pour voir l'album photo complet, cliquez sur la photo ci-dessous:
Oyama

jeudi 4 novembre 2010

Homestay à Itakura

Me voici de retour de mes quatre jours de homestay!

Je suis donc partie vendredi après-midi à Itakura, une petite ville qui se situe dans le département de Gunma, au nord de Tokyo. L'endroit est connu pour ses rizières et ses cultures de concombres. C'est la campagne! Enfin, ce qui est un peu décevant avec la campagne proche des villes au Japon, c'est que ça reste un peu moche avec toujours les mêmes constructions (en moins haut) et les câbles électriques partout. Cela ne vaut pas une bonne campagne bretonne! Mais au moins, c'était différent de Tokyo.

Le trajet a été un peu casse-pieds. Le truc bien au Japon, c'est qu'il existe tout un tas de trains locaux qui passent à une fréquence relativement importante et qui ne coûtent presque rien (nous avons payé 800 yen, soit environ 7€ le trajet), mais en contre-partie, c'est long et il faut souvent changer plusieurs fois. Quand nous sommes arrivés, il a encore fallu marcher de la gare jusqu'au campus de la fac. En fait, Toyo possède quatre ou cinq campus dans différents endroits dans Tokyo et autour. C'est pour ça que le homestay se déroulait à Itakura.

On nous a emmenés dans une salle où se trouvaient les familles, ils ont fait un appel des noms et nous ont abandonnés directement aux familles. J'ai été assez soulagée en voyant la jeune femme chez qui j'allais aller. Il faut dire aussi que j'étais censée aller, à l'origine, chez un couple de mon âge, sans enfant, fumeurs et dont les motivations pour ce homestay me paraissent un peu étranges. Quand je les ai vus dans la salle, j'ai été terriblement soulagée d'avoir demandé à changer en prétextant une intolérance au tabac (réelle d'ailleurs). Au Japon, le mot Yankee décrirait le mieux ce couple. Le gars était en jogging, beuglait des "oye" à tout va. La fille avait de long cheveux décolorés, des ongles décorés d'une longueur impressionnante et une couche de 3cm de maquillage sur la figure. Je pense qu'un week-end avec eux aurait été douloureux. D'ailleurs, l'Américain qui est allé chez eux a fait la gueule pendant 3 jours et a refusé de nous en parler....

Je suis donc partie avec Yuri, la jeune femme de 34 ans qui m'accueillait, et son petit garçon de 4 ans, Kazuki. Nous sommes passés faire des courses pour mon petit déjeuner (j'ai apprécié le geste, j'ai du mal à manger un vrai repas au réveil) puis nous sommes allés chez ses parents qui nous hébergeaient pour le weekend. Les parents ont une soixantaine d'année. Le père a l'air de travailler encore comme salarié et la mère est femme au foyer même si elle a travaillé quelques années à mi-temps dans un restaurant. Elle cuisine très bien d'ailleurs, elle nous a fait des tempura le premier soir et des sashimi le deuxième.

Yuri parle couramment anglais, elle donne des cours dans une école privée. Mais ses parents ne parlent que japonais, donc ils ont été plutôt contents que je sois capable de tenir une conversation. J'ai été tout de suite à l'aise avec eux. Le petit garçon était très mignon, mais un peu timide avec moi. Il a l'air un peu solitaire apparemment. Il se passionne pour les super héros et passe son temps à imiter les héros de ses séries préférées.

Le deuxième jour, nous avions des activités organisées par la fac. Tout d'abord, une cérémonie du thé et une "leçon" sur le bouddhisme dans un temple. Le thé et le gâteau d'accompagnement étaient très bons. La "leçon" était plutôt dispensable à mon avis, surtout réalisée en anglais par un moine japonais à l'accent effroyable. Le midi, il y avait une Barbecue Party avec les familles, mais comme il pleuvait, cela s'est transformé en buffet dans une salle. Il y a eu des démonstrations de fabrication de mochi (pâte de riz) et de taiko (tambours japonais). Je n'aime pas trop le taiko car il y avait des cours sous mes fenêtres à Nagoya et plusieurs fois par semaine, ça a de quoi rendre fou!

L'après-midi, nous avons fait de la poterie japonaise et j'ai littéralement adoré. Mon premier essai était moyennement réussi, mais le vieux professeur de 83 ans est venu m'aider et mon énorme tasse informe s'est transformée en joli vase! J'ai recommencé et fait une tasse à thé japonaise plutôt réussie. Le prof a été très content de notre production et a décidé de réaliser une vraie peinture une fois les objets cuits. Il va ensuite les exposer avant de nous les envoyer à la fac. J'ai hâte de recevoir mon vase et ma tasse!

Le dimanche, comme un typhon était prévu, Yuri avait annulé une sortie à Hakone pour voir les feuilles d'automne (il était un peu tôt en plus). Finalement, le typhon a dévié. Mais nous sommes tout de même allées au cinéma voir Knight & Day avec Tom Cruise et Cameron Diaz. J'ai été agréablement surprise par ce film qui ne m'attirait pas tellement à la base. Ensuite, nous sommes allées dans un grand centre commercial, nous avons mangé des crêpes (à la japonaise, c'est hyper sucré) et je me suis acheté une super bouillotte, car les bouillottes japonaises sont géniales! Même après 24h, elles sont encore chaudes! La mienne a une enveloppe en forme de mouton en plus! Après cela, nous sommes rentrées avant de repartir pour un restaurant de shabushabu. Il s'agit de cuire des fines tranches de viande en les trempant dans l'eau bouillante. C'était très bon, mais j'ai trop mangé!

Le lundi, nous avions de nouveau des activités avec la fac. Avant cela, j'ai accompagné Yuri pour amener Kazuki au jardin d'enfants. C'était plutôt rigolo. Ils prennent la température des enfants à l'entrée et s'ils ont de la fièvre, ils les renvoient chez eux. Les parents doivent aussi amener un matelas pour la sieste. Je me suis quand même sentie un peu observée. Après cela, Yuri m'a déposée à l'école primaire où la fac avait organisé une rencontre avec des enfants. J'ai dû présenter succinctement la France, répondre aux questions des enfants et jouer à des jeux traditionnels japonais avec eux. Bon, ce sont les mêmes jeux que nous, le bilboquet, la toupie, etc. Ils avaient l'air de ne pas me croire quand je leur disais que ça existe en France aussi! Ensuite, nous avons mangé avec les enfants. Et là, c'est vraiment fou. Ils enfilent des sortes de combinaisons qui font très hôpital et certains enfants sont chargés de remplir des plateaux. Tout le monde mange dans la classe, même la maîtresse qui essayait péniblement de corriger ses copies dans le bruit. Ensuite, les enfants font le ménage complet de la classe!!! Et finalement, ils ont quinze minutes de récréation. J'ai pu jouer à la corde à sauter, ça faisait longtemps! Probablement depuis l'école primaire!

L'après-midi, nous sommes retournés sur le campus et nous avons dû exposer un par un devant tous les étudiants, le staff et les familles d'accueil ce que nous avons pensé du weekend. Je déteste franchement ce genre de chose, surtout que c'est chronométré, il FAUT parler trois minutes. Évidemment, tout le monde remercie tout le monde et blablabla. Après, il y a eu un petit pot d'au-revoir et nous sommes repartis pour Tokyo.

Globalement, c'était un bon week-end. Je suis contente d'y être allée. La famille était sympa et ça m'a donné l'occasion de côtoyer des enfants japonais. D'ailleurs, le lundi, un petit garçon d'une autre famille était littéralement fou de moi et il ne voulait plus me quitter. Il était adorable, même s'il aurait bien mérité quelques paires de baffes à courir partout, tout casser, taper les gens et hurler. Les gamins japonais ne se font pas beaucoup gronder j'ai l'impression...

En tout cas, je retournerai probablement dans la famille, ils m'ont réinvitée, peut-être pour le nouvel an.

L'album avec toutes les photos :
Home Stay à Itakura